jeudi 21 janvier 2016

Bonjour à tous,

J'ai choisi aujourd'hui de parler avec vous des raisons qui m'ont fait supprimer mon compte Facebook il y a un peu plus d'un mois maintenant, mais aussi du bilan que j'en retire. Sans plus attendre, voici les raisons principales :

1- Repartir à zéro
Je n'ai jamais été moi-même, en tout cas, pas jusqu'à ce que je rencontre monsieur BCC qui m'a permise de me détacher de l'image que je donnais jusqu'ici aux gens pour vivre tel que je l'entendais. J'ai appris à faire mes propres choix, à vivre comme je le souhaite et à l'assumer... du moins le plus souvent. Parce que dès que je me connectais sur facebook, que je revoyais les vieilles photos, que les gens me contactaient, je redevenais la Justine de l'époque. Je n'étais que le miroir de ce que les gens attendaient de moi. Alors, même si je sais que supprimer mon facebook ne remplacera jamais le travail que j'ai à faire sur moi même pour me trouver, ça aide quand même sacrément de ne pas avoir de pense-bêtes qui me ramènent perpétuellement à la case départ.

2- Couper les ponts avec de vieilles connaissances
Pour moi, ça a été la goutte d'eau. Ca me trottait dans la tête depuis bien longtemps mais il y a eu ce message. Une notification que j'ai consulté et cette habituelle boule au ventre lorsque j'ai vu qui m'avait contacté. Ce n'était que des rapports courtois, comme toujours. Et pourtant, être sur facebook, donne à des gens que l'on préférerait éviter un pouvoir : celui de nous contacter en permanence. De manière plus générale, je ne supportais plus de savoir que des gens dont je me fiche éperdument et dont je me suis complètement détachée pouvaient à tout moment décider de « prendre des nouvelles », ce qu'il faut traduire par « ma vieille, je suis avide de ragots et j'aimerais bien voir si ta vie vaut mieux que la mienne ». 

3- Protéger ma vie privée
Je n'ai jamais partagé beaucoup d'informations sur facebook, presque aucune en fait, hormis les événements marquants de ma vie (comprendre par là : les événements qui me mettent en valeur). Sauf que Facebook, c'est une gigantesque toile d'araignée, un piège au réseau ramifié et sur lequel on perd complètement le contrôle. Qui ne s'est jamais dit à un moment « oh pitié, faites que ça n'arrive pas sur Facebook »  en voyant une photo compromettante ? Qui n'a jamais été surpris que des « amis » diffusent une information sur eux-même en dévoilant  du meme coup notre propre vie du type "super soirée avec trucmuche, monsieurX et machinchose ?" Bref, donner du grain à moudre à des gens assoiffés de commérages bien malgré moi me rendait folle.

4- Ne plus commérer
Bon j'avoue tout, je suis une commère de nature. Pas spécialement que j'aime médire. Non, j'aime savoir. Avoir des informations sur tout et tout le monde, j'aime bien ça. Alors forcément, quand un réseau social m'offre cette espèce de gazette hebdomadaire des plus gros ragots de ceux qui ont un jour croisé mon chemin, vous pensez bien que je suis cliente. Un peu trop sans doute puisqu'il m'arrivait parfois de naviguer de profil en profil, cherchant l'information qui me confortera dans l'idée que « ma vie semble bien plus amusante que celle des autres » les meilleurs jours ou qu'au contraire, j'ai raison de me plaindre puisque « les autres ont l'air d'avoir une vie plus sympa que la mienne ». En un mot, je me servais de l'image déformée que les gens nous donnaient de leurs vies pour nourrir un rapport complètement malsain avec les autres et avec moi-même. J'ai plusieurs fois pris conscience de ça, mais je suis toujours retournée inlassablement à mes vieux démons. J'en suis donc arrivée à la conclusion que seule une décision radicale me permettrait de changer.

5- Me protéger
Quitter Facebook a été pour moi un moyen de me protéger des images et informations que je ne souhaitais pas voir. Les images trash à seul but de choquer pour faire réagir, c'était devenu mon quotidien. J'en dénombrais au moins 5 ou 6 par jour et ces images résonnaient ensuite en moi, perturbant mes pensées et mon sommeil.

6- Simplifier mes rapports avec les autres
Chacun de nous a dans sa vie un ou plusieurs pot de colle. Celui qui croit que parce que vous avez consenti dans un moment de faiblesse à lui donner des nouvelles ou que vous avez échangé 2 mots avec lui à une soirée, vous allez devenir « BFF » et vous ajoute avant que vous ayez pu dire « ouf ». Ou il y a encore ces collègues (et dans les pires cas le patron) qui vous ajoutent sans prévenir, ces clients (ou patients dans mon cas) que vous vous sentez obligés d'accepter et qui débarquent tout droit dans votre vie privée. Vos années lycée, votre sortie chez votre grand-mère ou l'anecdote que vos amis jugent bon de partager, deviennent les conversations du lundi matin à la machine à café. Et puis, il y a toujours cette question « comment ne pas accepter l'invitation sans heurter la personne ? Comment poser des limites ? ». Je n'y ai personnellement encore apporté aucune réponse, aucune qui me satisfasse en tout cas.

7- Vivre pour moi
Alors, là, on rejoint un peu les points 3 et 4. Ne plus se soucier de ce qui sera ou non diffusé, ne plus chercher à se comparer à la vie des autres... Et bien ça aide grandement à se satisfaire de ce qu'on a et à simplement profiter tout en se détachant du regard des gens. A expérimenter de toute urgence !

8 – Ne plus perdre mon temps
Facebook est vite devenu pour moi un moyen de procrastiner. Passer de profil en profil, jouer à des jeux sans intêret, regarder les photos d'une personne que l'on a pas vu depuis 10 ans et qu'on ne reverra jamais... Toutes ces activités qui, mises bout-à-bout, sont bien plus chronophages qu'on ne l'imagine.

(9- Ne plus recevoir de notifications en permanence)
Bon ça, c'est le petit bonus mais les notifications « candy crush », « superferme » and co, me mettaient dans un état proche de la démence. Rassurez moi, vous aussi non? 

Est-ce que je survis ?
Et bien la réponse est oui ! Je n'ai absolument aucun regrets. La première semaine a été très étrange, d'une part parce que j'ai du faire face aux réactions « mais t'es folle, comment tu vas faire ? » et d'autre part, parce que j'avais l'impression de louper des informations. Puis j'ai pris du recul et je me suis rendue compte que ces informations n'avaient rien de vitales, que finalement voir si Gertrude a accouché ou si jean-paul a déménagé ne changeait rien à ma vie puisque je n'avais pas d'avantage envie de les recontacter. J'ai appris à prendre du recul par rapport à ce que j'avais ou non besoin de savoir. Seul bémol : ces groupes d'étudiants auxquels je n'ai plus accès et qui m'envoyaient les infos directement sur un plateau. Autant vous dire que dans la balance les « pour » ont largement dépassé les « contre » et que je n'ai absolument plus envie de revenir en arrière.

Et vous, quel est votre rapport à Facebook ? 

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4 commentaires :

  1. J'admire le choix que tu as fait, ne serait-ce que parce que pouvoir se passer de Facebook, c'est aussi revenir à des rapports bien plus sains avec les gens (et uniquement ceux-là) qui t'aiment et qui veulent vraiment garder contact avec toi ! Peut-être qu'un jour je suivrai le même chemin ... mais me connaissant c'est pas demain la veille. Surtout que comme je n'ai pas de boulot pour le moment, Fb est un peu un rappel qu'il y a un monde à l'extérieur de mon appart :p.

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    1. Coucou Alexia,

      Je te comprends totalement, ce n'est pas facile de quitter Facebook quand il nous relie au monde extérieur. En fait, il y a un an, je n'aurais jamais pensé pouvoir m'en passer. Et finalement, c'est sans regret. Ma vie a beaucoup changé et j'ai juste ressenti le besoin de me séparer de l'image que je véhiculais sur Facebook, des gens que je gardais dans mes contacts alors que je ne leur parlerai plus jamais. Ca me semblait tellement en décalage avec la personne que je suis aujourd'hui qu'il m'a semblé absurde de conserver cette habitude.

      Je te souhaite donc de vite trouver un travail et ton équilibre. Qui sait? Peut-être qu'un jour, tu suivras la même démarche que moi. Peut-être aussi que tu as un rapport plus sain que moi avec Facebook, et que tu n'en éprouveras jamais le besoin!

      En tout cas, je serais curieuse de voir ton avis la dessus!

      A bientôt Alexia! Et un immense merci pour ta fidélité.

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  2. Aaaah facebook. Les réseaux sociaux...
    J'ai longtemps fait de la résistance et lors de l'arrivée de facebook en France, ça ne m'a pas attirée.
    J'ai quand même essayé par curiosité et j'ai fini par me prendre au jeu. J'ai supprimé mon compte un an plus tard et j'en ai finalement créé un autre quelques mois plus tard car désormais, si tu es étudiant et que tu n'as plus facebook, tu passes à côté de toutes les infos importantes... Et puis aussi parce que j'adore jouer. Mais je publie très rarement et ne vais presque jamais sur le profil des autres.mon utilité première de facebook est la communication.
    Très bel article en tout cas ! Bises

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    1. Coucou ma Julie!

      Comme je te comprends, c'est absolument impossible d'être étudiant sans facebook maintenant. Et même après, tu conserves des infos importantes via les groupes de ta promo.En fait, malgré mes études finies, c'est la seule chose qui m'ait fait hésiter à supprimer mon profil.Finalement c'est sans regret et à mon avis, vu ton rapport à Facebook, je ne serais pas étonnée que tu finisses par suivre le même chemin que moi lorsque tu seras diplomée.

      Merci pour le partage de ton avis en tout cas!

      A bientôt ma jolie Julie!

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